Jusqu'à présent, la vie m'a donné l'impression d'être un voyage de simplification des complexités que nous gérons à l'intérieur et à l'extérieur. Comment nourrissons-nous et gérons-nous l'espace intérieur ? Et comment cela favorise-t-il l'espace que nous occupons et habitons sur cette terre ?

L'espace est une chose à laquelle je pense souvent alors que je continue à évoluer en tant qu'artiste et en tant qu'être humain. Faire évoluer son espace afin de changer la façon dont nous nous sentons et interagissons avec les environnements qui nous entourent. Pas seulement au sens physique, mais aussi au sens mental et spirituel.

L'œuvre originale de Reginald, Tragédie d'Emanuel, 2015, dans la maison d'un client, telle que présentée sur son site Web. Instagram

Cette année, je veux vraiment développer des idéaux renouvelés de nécessité, de fonctionnalité, de présence et de sentiment dans ma façon de vivre et de voyager. J'ai le sentiment que cela apportera un sentiment de stabilité et de conscience en moi. En retour, cela inspirera la manière dont je crée, par le biais du processus et du matériel.

L'espace doit être sain dans le sens où vous lui permettez de faire ce qu'il fait naturellement, c'est-à-dire respirer. N'ajoutez que ce qui est nécessaire. Pas seulement dans le sens d'objets fonctionnels, mais aussi avec des éléments qui permettent à l'espace de fonctionner en présence et en sensation. Une plante, une sculpture, une céramique, un tableau, etc.

Travail en cours au studio de l'artiste à Mexico City

Je vois ces choses évoluer dans mon espace comme j'évolue en tant que personne. Nous évoluons chaque jour. Nous changeons légèrement sans nous en rendre compte d'une interaction ou d'une expérience à l'autre.

Pour moi, comme ces moments me touchent, ils changent aussi ma façon de penser, de m'habiller, de vivre et d'aborder les choses de manière créative. Cela doit également se refléter dans les espaces que je fréquente au quotidien, que ce soit pour vivre ou pour travailler. C'est dans cet esprit que je veux créer entièrement mon environnement. J'ai également envie de contrôler tous les éléments qui composent un espace, qu'il s'agisse de la température, de la lumière, de l'odeur ou du son.

L'achat d'une maison cette année me permettra de choisir chaque élément d'une pièce - que je conçoive ou construise moi-même des meubles, des peintures ou des poteries ou que je collectionne des objets de contemporains qui créent dans le passé et le présent. Je ne traiterai pas une maison comme un espace conventionnel, mais comme un espace qui nourrira tous les aspects de ma personnalité.

Je pense qu'une maison non conventionnelle est impérative pour l'artiste que je suis. Avoir une maison qui puisse me servir de refuge et de lieu de repos, c'est aussi nourrir continuellement ma créativité. Nourrir continuellement ma pensée.

L'idée d'un lit au milieu d'une salle pleine de tableaux dans un musée. Ou la vision d'un salon au milieu d'un jardin de sculptures intérieur. Ces pensées me poussent à cultiver un espace qui me poussera toujours à créer, à modifier et à changer. Des réaménagements mensuels dans ma maison, ou une chambre d'amis dédiée aux céramiques et aux œuvres sur papier. Comment ces espaces peuvent-ils remplir leur fonction tout en étant totalement différents ?

Les matériaux de l'artiste, Brooklyn Studio, 2019

Étant donné que je voyage beaucoup, il est difficile de trouver des espaces qui font cela en matière de vie. Ces espaces sont déjà aménagés par le propriétaire. Certains pensent que le luxe (séjourner dans un hôtel chic ou un Airbnb) fait automatiquement place à la qualité du design, de l'esthétique et de la fonctionnalité d'un espace. Je ne trouve pas cela nécessairement vrai.
Cela fait maintenant deux mois et demi que je suis à Mexico City. Au cours de mes voyages, j'ai cherché à faire des compromis - en cherchant un ou deux éléments dans un espace particulier qui soit suffisamment agréable pour que je l'habite pendant une longue période. J'analyse également les espaces pour voir ce qui pourrait fonctionner et ce qui ne pourrait pas fonctionner - en rassemblant des idées pour le moment où j'emménagerai dans ma nouvelle maison.

Reginald devant son atelier d'artiste à Mexico

Pour moi, un espace de travail doit être spacieux et presque vide en raison du chaos exercé pendant la fabrication, j'ai besoin d'espace pour bouger et espacer les choses afin de pouvoir voir ma pensée. La lumière est extrêmement importante, la lumière naturelle. Je pense que ces éléments particuliers sont importants.

Un espace moins encombré permet des pensées plus claires.

Le besoin de lumière naturelle... il y a quelque chose qui me touche dans le jeu de l'énergie extérieure qui se reflète dans les espaces intérieurs. Ce qui, à son tour, peut me permettre de vivre au mieux pour le moment. Vivre ici, à Mexico, a définitivement exorcisé mon utilisation et ma relation à la couleur dans mon travail. Cela m'a également donné un aperçu de ce que pourrait être la vie lorsque je suis un peu plus détaché. Cela a été extrêmement utile pour mes réflexions.
Ce changement de paysage culturel et historique a renforcé ma conscience et l'importance du patrimoine. Un peuple, sa collectivité et la façon dont il se comporte les uns avec les autres - on en a une assez bonne idée ici. En n'ayant pas grand-chose, on peut quand même mener une vie tout aussi fructueuse et utile qu'une autre. Ce principe correspond à la façon dont je veux traiter l'espace : ne pas avoir grand-chose, tout en dégageant des quantités extrêmes de sentiments, de présence et d'objectifs.

Note de l'éditeur : Goodee félicite Reginald pour le lancement de NEMESISun catalogue qui documente le processus de l'exposition NEMESIS.